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lundi 23 mai 2011

Espagne : Après les élections, la révolution ?

D'importantes élections régionales et municipales avaient lieu dimanche dans le royaume, en proie à une rébellion sociale inédite. Débâcle annoncée pour les socialistes au pouvoir.

Les protestataires campant sur la place de la Puerta del Sol à Madrid. L'expression d'un profond malaise social
Les protestataires campant sur la place de la Puerta del Sol à Madrid. L'expression d'un profond malaise social SIPA

C'est déjà un vaste mouvement de protestation. Bientôt une vraie révolution ? C'est ce que se prennent à rêver les instigateurs du mouvement. A Madrid, la place de la Puerta del Sol transformée en camping est devenue le foyer principal de cette fronde qui a gagné tout le pays en quelques semaines. Tout le week-end, une foule immense s'y est à nouveau rassemblée, espérant peser sur les résultats des élections locales. Quelque 34 millions d'électeurs étaient appelés à élire 8.116 maires, plus de 68.400 conseillers municipaux et 824 députés régionaux. Avant même le verdict des urnes, tous les sondages prédisaient surtout une sévère défaite des socialistes au pouvoir.

« Indignés »

Spontané, coloré, pacifique, laboratoire d'idées pour des réformes à venir, le mouvement a des allures de « mai 1968 » hispanique. Il a essaimé à Barcelone, Séville, Bilbao, Tolède, Murcia, Alicante et Valence. S'autoproclamant « mouvement pacifique et social », son slogan préféré est «Democracia real ya ! », « la démocratie réelle dès maintenant ». Ses militants se désignent entre eux comme « Indignados » (« Indignés »).

Leurs revendications ? Elles sont nombreuses et assez confuses. Les « Indignés » dénoncent pêle-mêle l'injustice sociale, les dérives du capitalisme et le système des partis traditionnels. « Bien sûr, bien sûr qu'ils ne nous représentent pas », chantonnent les militants de la Puerta del Sol, renvoyant dos à dos la gauche et la droite. « Bien sûr je vais voter, mais pour un petit parti », confiait dimanche matin Ana Rodriguez, une jeune femme ingénieur au chômage de 29 ans, qui venait de passer deux nuits avec les manifestants. «Il faut un changement dans le système politique, pour que les petits partis soient mieux représentés ».

Perte de fiefs historiques

A compter de lundi, si les projections se confirment, les socialistes pourraient ne plus contrôler qu'une seule des 17 régions espagnoles, l'Andalousie, et devraient perdre des fiefs historiques comme la région de la Castille, la Manche ou l'Estrémadure. Barcelone, deuxième ville d'Espagne, tenue depuis trente-deux ans par les socialistes, devrait passer aux mains des nationalistes conservateurs et Séville, quatrième ville du pays, pourrait être remportée par le Parti populaire (PP, droite), qui devrait conserver Madrid et Valence.

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