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lundi 24 décembre 2012

De rouille et d'os


Brutal. J’ai essayé de trouver un qualificatif convenant pour ce film et celui que j’ai trouvé le plus approprié a été « brutal ». Dans multiples aspects, concernant l’histoire, les images et l’interprétation.  L’histoire raconte la rencontre de deux personnages blessés, physiquement et aux sentiments aussi. Stéphanie, qui doit faire face à leurs nouvelles conditions de vie auprès d’avoir perdu les deux jambes à cause de l’attac des orques qu’elle dressait. Ali, ce type de personnes qui semblent attirer toutes les calamités possibles au-dessus : un mariage frustré, une paternité problématique, la pauvreté, la désorientation vitale. 

Nous avions vu les travaux précédents de Jacques Audiard, « Un prophète » et « De battre mon cœur s’est arrêté » et ce film comble la vision tragique de la vie qui identifie la manière de voir du réalisateur, une chronique décharnée des côtés sombres de la société. Dans ce film on peut ressentir  la saleté, le sang, la sueur, la puanteur… mais aussi l’excitation et les sentiments les plus nuagés. Les images contribuent à créer cette sensation gênante : des photogrammes saturées, la caméra accrochée aux personnages, les premiers plans qui étouffent les personnages. La syntaxe est aussi austère dont le réalisateur utilise magistralement l’ellipse pour raconter certaines scènes avec trois o quatre plans.  

Et brutal aussi l'interprétation de Marion Cotillard, très nuancée, et du partenaire masculin qui passe de la rage à la tendresse aux plans successifs. Ce sont, tous les deux, des personnages complexes, au même temps forts et impotents. Des personnages condamnés à tomber, se mettre debout et retomber toujours. 

Absolument recommandé.