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samedi 31 décembre 2011

La taupe

Récemment j’ai vu le film La taupe, une histoire basée sur un livre précédent avec le même titre de John Le Carré. C’est une histoire d’espions qui succède pendant les années 60, au milieu de la Guerre Froide. Une histoire qui a attiré l’attention de beaucoup d’auteurs, autant du cinéma comme de la littérature : ne reste que rappeler les livres de Graham Greene ou les films d’Orson Welles ou d’Alfred Hitchcock, si on veut faire mention seulement des créateurs les plus célèbres. L’intrigue s’occupe de l’existence d’une taupe à la coupole des services secrets britanniques à l’époque, le MI5 ou 6 –je sais que l’un s’occupe de la sécurité à l’extérieur et l’autre, à l’intérieur ; mais je ne me souviens jamais de quoi s’occupe chacun-.  Particulièrement, le mélange de raffinement, glamour, passions –beaucoup des individus impliqués étaient homosexuels, pédérastes ou maintenaient des relations sexuelles avec des prostituées de luxe- et l’atmosphère sordide, violente, du monde de ces espions britanniques m’a attiré toujours. Quelques parmi eux ont fini leurs années à l’éteinte Union Soviétique. Les raisons ? C’est difficile. La taupe à ce film dit que la décision a été esthétique d’ailleurs qu’étique, parce que l’occident est devenu très laid.

Mais le film dont on parle est compliqué, comme l’intrigue même. C’est un jeu d’espions doubles, où c’est difficile savoir qui est qui et dans quelle bande ils militent. C’est pour ceci que notre camarade Mila n’a pas aimé le film et moi, je dois reconnaître qu’à un certain moment je ne savais pas qui était Karla –une personne, une institution ?-, quelle était la relation entre la femme et l’espion blond -Peter ou Paul-, pourquoi ils agissent de cette façon… et, à ce moment-là, je devais prendre une décision : ou je continuais à décortiquer l’intrigue de l’histoire ou je l’oubliais et je me mettais à jouir le film, la manière comme le réalisateur la raconte, vraiment exceptionnelle. On peut le faire ! Le grain gros des images, les détails, le rythme pausé, l'atmosphère, la musique d’Alberto Iglesias –écoutez-la attentivement SVP, même la version de La mer chanté en français par Julio Iglesias (oui, oui, Julio, ce n’est pas une erreur) qui finit le film- et, surtout, la caractérisation EX-TRA-OR-DI-NAIRE de Gary Oldman dans le rôle de Smiley.

Le réalisateur suédois Tomas Alfredson a réalisé un autre film mémorable: Laisse-moi entrer. Un rendez-vous incontournable.



MEILLEURS VOEUX

vendredi 30 décembre 2011

Victor Noir, la tombe et la légende.

La tombe du journaliste Yvan Salmon, dit Victor Noir (1848-1870), est aujourd’hui l’un des monuments les plus visités du cimetière parisien du Père-Lachaise. 
Yvan Salmon dit Victor Noir, mort à l'âge de vingt-deux ans, tué par d'un coup de pistolet par Pierre Bonaparte cousin de Napoléon III.

Après s'être converti en symbole républicain, Aimé-Jules Dalou, sculpteur français, réalise son gisan en bronze. L’œuvre a été conçue dans un réalisme dénué de tout ornement, où Noir apparaît dans l’état où il aurait été trouvé après le coup de feu, en lui faisant une virilité visible, depuis on dit qu'en caressant ou qu’en frottant  la protubérance, elle fait même l’objet d’un véritable culte,  on recouvre fécondité ou virilité. 

Une manière curieuse de passer à la postérité .


mercredi 28 décembre 2011

Un poisson d’avril

Un poisson d’avril est une plaisanterie, voire un canular, que l’on fait le 1er avril à ses connaissances ou à ses amis. Il est aussi de coutume de faire des canulars dans les médias, aussi bien presse écrite, radio, télévision que sur Internet.

Pour les enfants, il consiste à accrocher un poisson de papier dans le dos de personnes dont on veut se gausser. « Poisson d’avril ! » est aussi l’exclamation que l’on pousse une fois qu’une des plaisanteries est découverte.
Il existe, aussi en Espagne, une fête comparable, qui tombe cependant le 28 décembre.








Merci à WIKIPEDIA

Regardez le film d’animation Ormie

Un court métrage d’animation vraiment sympathique et drôle basé sur un concept simple mais terriblement efficace. On se prend à sourire et à rire dans ce dessin animé à l’animation fluide et maitrisée qui fait la part belle à l’humour avec des gags du genre cartoon qui s’enchainent avec brio. On en redemande ! Réalisé par Rob Silvestri, Ormie a déjà été honoré par 8 prix dans plusieurs festivals aux États-Unis. Ce film d’animation est diffusé gratuitement par son auteur via diverses plateformes (Vimeo, Youtube, Dailymotion mais aussi sur la page Facebook officielle). Un bon moment à passer en perspective qui ravira les petits et les plus grands !

Synopsis : La petite cochonne Ormie va tout tenter pour attraper un bocal de cookies situés en haut d’un réfrigérateur…


Regardez sur streamees.com:
http://www.streamees.com/dessins-animes/regarder-ormie-gratuitement

samedi 24 décembre 2011

Ricoune - Dans un verre à Ballon



BON SANG!!!!!
"Dans un verre à Ballon " de Ricourne permet à nos deux cultures de se rapprocher le temps d'une belle chanson.
Voilà une autre chanson qui le permet.
http://ricoune.com/
Une chanson paillarde est une chanson populaire qui se chante entre amis, autour d'un bon plat et dans une ambiance chaleureuse.
http://es.wikipedia.org/wiki/Paquito_el_Chocolatero
Excusez-moi,
Je manque de patience pour attendre le 28 décembre.

Petit Papa Noël

Petit Papa Noël est un chant de Noël dans lequel un enfant s'adresse au père Noël le soir du réveillon de Noël avant de s'endormir.


Joyeux noel por guenael76

mercredi 14 décembre 2011

Proscrits du paradis

« Le paradis de chaque homme est son enfance » disait H.W. Auden, le grand poète victorien. En effet, le temps qui coule voile les souvenirs du passé, en les adoucissant. On oublie rapidement les afflictions, les peurs, les bagarres, les hontes vécues et ne restent que des images confortables, paisibles, bienveillantes.

À l’occasion de cette rédaction, en fouillant dans les archives poussiéreuses de la mémoire, je me suis rencontré avec le souvenir des journées passées chez mon oncle Gui. Il avait un domaine près du sommet de l’Aitana, la chaîne de montagnes la plus haute de la région, sur la versant sud qui surplombe la baie d’Alicante. Il y élevait  quelques hectares de blé, de vignobles et d’oliviers. Au moment du moisson ou de la vendange il convoquait toute la famille pour se faire aider et pour fêter l’événement.

A ce moment là, nous nous rejoignions tous les cousins, jusqu’à un nombre de treize. J’aimais principalement l’époque de la vendange, à la fin de l’été, où il était un concert pour les sens. Je couchait au bord du bassin, sur une pierre plate réchauffée du soleil et me laissait aveugler par les reflets de la lumière sur la surface de l’eau, tandis que, dans  l’air, les cris aigus des filles éclaboussées par le cousin André, toujours prêt à les taquiner, survolaient.

À la fin du matin, l'oncle Gui nous demandait d’aller à la cave où les treize cousins nous mettions à presser les raisins étendus par le sol en bois, à pieds nus, jusqu’à remplir la cuve qu’il y avait au-dessous. Après, on allait toujours manger un plat de riz au four, le meilleur que je n’ai jamais goûté. Aujourd’hui, quand j’évoque la saveur des pommes de terre, du boudin, des pois chiches… mes papilles gustatives sécrètent abondamment  la salive, sans pouvoir (ni vouloir) les en empêcher. Mais, ce sont des temps passés et maintenant on est proscrits du paradis.

Panoramique de la baie d'Alicante depuis le sommet d'Aitana

dimanche 11 décembre 2011

Ballet, une forme d'intelligence

Ce week-end j’ai eu l’opportunité d’assister à une représentation très spéciale : un concours de ballet. Il y avait huit finalistes –dont un seul garçon- qui devaient jouer deux interprétations, la première d’un répertoire établi par le jury et la seconde, d’élection libre. C’est incroyable comme ils sont capables d’évoluer sur la scène, avec les tournés, jetés, frappés, pliés, relevés -inépuisables les mots de la danse qui sont en français-, les élévations des jambes, les équilibres, et tout ça d’accord avec la musique. 
   D’ailleurs, j’ai eu la chance de dialoguer avec eux et avec leurs professeurs et l’admiration que je sentais s’est multipliée car ils sont des enfants, à peine 16-17 ans, et ils sont capables de se transformer et de transmettre des sensations si subtiles. Mémorable la pièce Sérénité, avec la musique de Haydn, jouée par Maria, une élève de Murcia. 
   Peut-on s'exprimer des sentiments qui n’ont pas été vécus ? C’est une question qu’un jour je devrai poser aux spécialistes, car mon tendance est à refuser une réponse affirmative. Existe-t-il une intelligence corporelle, indépendante d’autres qu’on dirait plus conventionnelles ? Le psychologue Howard Gardner en a déjà parlé et après voir ces manifestations  je n’ai qu’accepter l’évidence. 
   En ce moment que j’écris on ne connaît pas le vainqueur du concours, mais je suis sûr que le jury a eu une difficile résolution à décider.
   (Le vidéo ci-dessous n'est pas ce que j'ai vu, mais j'ai été témoin d'une master-class similaire).


Yann Arthus-Bertrand

Yann Arthus-Bertrand est un photographe, reporter, documentariste et écologiste français. Il préside la fondation Goodplanet.

Son livre La Terre vue du ciel, paru pour la première fois en 1999 et dont a été tiré un documentaire du même nom en 2004, est un best-seller mondial.
Yann Arthus-Bertrand anime Vu du ciel, une émission de télévision sur France 2 consacrée à l'environnement. Il s'agit de l'émission documentaire la plus regardée du service public.

Paris vu du Ciel de Yann Arthus-Bertrand por mairiedeparis

Son premier long métrage, Home, produit par Luc Besson et financé par le groupe PPR, a été dévoilé le 5 juin 2009 à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement (organisée par l'ONU depuis 1972) et diffusé en version de 90 minutes sur France 2 à 20h35 puis en version longue sur le Champ-de-Mars à Paris. Il a également été diffusé au cinéma à tarif réduit et gratuitement sur Youtube. Il se veut un état des lieux de la planète et de l'attitude que l'humanité doit adopter pour y faire face.

samedi 10 décembre 2011

Loquacité. Une affection pas banal.

« Les bavards sont les plus discrets des hommes : ils parlent pour ne rien dire. »

Voltaire


Être discret, et aussi le contraire: un peu bavard, peut-être un mérite dans mon travail.

Hier, dans le cours de Français, je me suis comporté comme un vrai bavard. De plus, je me suis mal exprimé quand je voulais définir un adjectif qualificatif en utilisant des expressions idiomatiques erronément. C'est-à-dire, l’intempérance a apparu et par conséquent voilà « le bavard ». Je devrais patienter.

En revanche je profite, étant donné que maintenant j’écris pour dire quelque chose raisonnable,  pour m’excuser d’un tel comportement.

Par pénitence et pour me punir je pratique l’expression écrite. Si vous trouvez des erreurs, je vous remercierais de les corriger.

En définitive, comme je suis têtu comme une mule, je réviserai les expressions idiomatiques a fin de ne pas sauter du coq à l’âne.

Les plus intéressantes expressions et qui mieux définissent mon rapport avec l’intempérance et ses conséquences, sont :

Perdre la boussole : Perdre le nord.

Se mélanger les pinceaux (les crayons): s’embrouiller dans ses explications, ses pensées ou ses actions.

Être dans le brouillard, dans le potage

Battre la campagne : déraisonner, divaguer.

Parler à tort et à travers.

Perdre complètement les pédales.

jeudi 8 décembre 2011

bouletcorp.com

Je viens de trouver ce blog dont je pense qu'il peut être intéressant pour tous ceux qui aiment la BD ou qui cherchent une autre façon de pratiquer le français. D'ailleurs, il y a la possibilité d'accéder à d'autres sites également attirants à travers des liens qu'on s'y propose. Essayez!
http://www.bouletcorp.com/blog/2011/05/18/series-et-realite/

FRANCIS CABREL - LA CORRIDA


Francis Cabrel - La corrida por dimigardien

PAROLES DANS LES COMMENTAIRES

lundi 5 décembre 2011

Maroc : l'islam doit rester dans les mosquées

Il est une expression vide de sens et surtout qui trompe son monde : "islamistes modérés". Un religieux qui investit le champ politique n'a que faire de la modération. Montesquieu explique dans De l'esprit des lois comment "le bien politique, comme le bien moral, se trouve toujours entre deux limites". Or les islamistes de par le monde ne connaissent que le versant extrême même s'ils tiennent un discours rassurant.

Nous savons que le religieux et le politique, conjugués avec les techniques modernes de la communication, aboutissent à un régime autocrate. La machine de la régression et de l'annulation des libertés individuelles se met en marche parfois déguisée sous le vocable de "la normalisation" et de "l'authenticité".
On marie l'irrationnel avec le droit objectif. Cela ne va pas ensemble, pire, cela aggrave les problèmes notamment dans le domaine économique. Le recours aux principes religieux pour lutter contre la pauvreté et la corruption est un leurre, une inadéquation totale avec les principes de modernité. On fait la morale aux gens au lieu de s'attaquer aux racines du mal qui sont d'ordre économique et politique.
L'islam bien compris est une belle religion ; elle devrait rester dans les coeurs et dans les mosquées. D'ailleurs Dieu insiste sur la responsabilité de la personne dans ses actes. Elle n'a pas besoin d'un gouvernement religieux pour lui dicter ce qu'elle a à faire. Or l'islamisme politique se caractérise en général par une action directe sur le mode de vie des gens.
Cela commence par quelques prêches moralisants et finit par des décrets et des lois (fatwas) qui gouvernent la vie quotidienne des citoyens. Il empêche de penserou mieux pense à la place des citoyens. A quoi bon penser, douter, débattrepuisque tout est écrit d'avance.
Le Maroc a de tout temps été musulman et n'a jamais éprouvé le besoin demélanger la religion et la politique. Des confréries ont toujours existé, se comportant souvent de manière décalée par rapport au rite malékite et animant des débats critiques entre elles. Pourquoi ce pays tombe-t-il aujourd'hui entre les mains de politiciens ambitieux, assez bien implantés dans les milieux populaires et au programme assez flou ? Que s'est-il passé ? Je ne crois pas à l'effet domino, car la situation de la Tunisie n'a rien à voir avec ce que vit le Maroc, depuis l'arrivée du roi Mohammed VI.
Un constat : la démocratie en tant que système électoral a profité à un parti motivé et très actif sur le terrain. Ajoutons à cela le fait que les autres partis, les traditionnels et les nouveaux, qui sont tous musulmans mais ont plutôt un comportement laïque, n'ont pas su s'adresser au peuple et surtout à sa jeunesse désemparée. Le discours religieux est plus facile.
On a même entendu un candidat du Parti de la justice et du développement (PJD)promettre un "coin de paradis" à ceux qui auront voté pour lui. Le pire est que ça marche ! Allez concurrencer cette démagogie imbécile mais efficace !
L'islamisme marocain a été fabriqué depuis longtemps. On peut dater son émergence avec la politique irresponsable d'arabisation de l'enseignement dans le sens d'un monolinguisme où tout a été confié à la pensée islamique. Je me souviens en 1971 avoir quitté mon poste de professeur de philosophie le jour où le ministère de l'intérieur décida d'arabiser cet enseignement dans le but non avoué de limiter l'accès des élèves marocains aux textes jugés subversifs de la philosophie qui s'enseignait à l'époque en français.
On a remplacé les textes de Nietzsche, de Freud, de Marx, de Weber et bien d'autres par l'histoire de la pensée islamique, laquelle était enseignée parmi d'autres courants.
L'arabisation ratée de l'éducation nationale a été doublée par le recours à l'enseignement privé bilingue et ouvert sur d'autres cultures. Tous les responsables de cette politique n'ont pas ménagé leurs efforts pour inscrire leurs enfants dans les lycées de la Mission française ! Les diplômés francophones (en fait bilingues) trouvaient plus facilement du travail que ceux qui ne maîtrisaient que l'arabe.
Un fossé sociologique s'est creusé entre ces deux clans. Les islamistes vontrecruter dans le milieu arabophone, frustré et marginalisé par le pouvoir.
Il n'y a pas que cet aspect qui a fait émerger l'islam politique au Maroc. La révolution iranienne, le travail de propagande des Frères musulmans, l'importance des chaînes satellitaires des pays du Golfe qui sont de véritables postes de prosélytisme, vont travailler l'imaginaire des Marocains enclins à entendre un discours qui les rassure d'autant plus que les autres partis ont montré leur incompétence ou leur naïveté.
L'autre élément important est que ces élections ne sont pas le résultat de la démocratie. Certes, les votes ont eu lieu sans interventions, sans truquages. Mais le fait que seulement 45 % des inscrits se soient déplacés pour voter veut dire que la pédagogie du travail démocratique n'a pas avancé. Car la démocratie n'est pas une technique mais une culture. Le Maroc n'a pas eu le temps de cultiver la démocratie dans les esprits.
Il faut du temps, car il ne suffit pas d'aller voter, encore faut-il voter dans un esprit qui met en avant les valeurs de la modernité (Etat de droit, respect de l'individu, etc.). Or tant que le champ religieux se mêle du politique, cette pédagogie est en échec.
Le Maroc n'est pas en mesure de faire l'économie d'une expérience islamiste. Espérons que ces politiciens ne feront pas trop de dégâts et ne feront pas fuir les touristes ni ne décourageront les investisseurs. On verra ce qu'ils feront une fois aux commandes.
Même noyés dans un gouvernement de coalition, les islamistes marocains risquent de bloquer l'évolution de ce pays où le fléau de la corruption, où la précarité et les inégalités sont de plus en plus intolérables.
Ces gros problèmes ne se résoudront pas par des prières, mais par une mobilisation rationnelle et une volonté politique qui fera de la lutte contre la pauvreté et la misère une priorité absolue.
Le Monde
Article paru dans l'édition du 06.12.11
par Tahar Ben Jelloun, écrivain et poète

vendredi 2 décembre 2011

Panoramix, reviens- moi, je veux me doper

Oui, les bras me tombent!
Cela fait deux semaines, Yannik Noah ancien tennisman et actuellement chanteur français a déclenché une polémique absurde (ou non), de sorte des contrôles antidopage en Espagne.
Est-ce que les autorités sportives espagnoles font pschitt?
Si à une accusation telle on dirige une marée de condamnations vers l'accusateur on crée un vrai branle-bas de combat!
Aujourd'hui la Coupe Davis se joue à Séville,  et la première chainne  publique de télévision a orienté sa programmation à la finale entre l'Espagne et l'Argentine. Le succès du sport espagnol est souvent  utilisé par la politique et les médias....
... même malgré certains cas de dopage, c'est une barbarie émettre telles accusations.

Le Conseil des ministres espagnol a voté lundi 28 novembre en faveur d’un renforcement des mesures antidopage dans le sport de haut niveau. Continuons-nous de soupçonner ?
Yannick a eu des problèmes avec le fisc français et peut-être qu'il n'ait pas beaucoup de crédibilité pour parler d'honnêteté. Continuons-nous de soupçonner ?
La conclusion à laquelle Yannick arrive:
La meilleure attitude à adopter est d'accepter le dopage. Et tout le monde aura la potion magique.
[sic]
............!!!!!
J'ai une impression de déjà vu, et de plus je ferai mieux de me taire.
En ne répondant pas à la provocation, cet ridicule affrontement patriotique se terminera.
Ah! Maintenant, Je me souviens ...
Panoramix était français.




PLUS INFO:
 http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/11/19/la-potion-magique-par-yannick-noah_1605664_3242.html
http://www.france24.com/fr/20111128-lespagne-renforce-lois-lutte-anti-dopage
http://www.lavanguardia.com/deportes/futbol/20111129/54239517922/valdes-burla-noah-control-antidoping.html

samedi 26 novembre 2011

Violences faites aux femmes : les 25 novembre se suivent et se ressemblent

Une affiche de la campagne d'éducation contre les comportements sexistes et les violences faites aux femmes diffusée en novembre 2006.
Une affiche de la campagne d'éducation contre les comportements sexistes et les violences faites aux femmes diffusée en novembre 2006.AFP/PULSART

En 1999 l'Assemblée générale des Nations unies déclarait que le 25 novembre serait désormais la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Depuis, chaque année, les associations féministes se rassemblent pourinterpeller les gouvernements et faire reculer les violences sexistes.

En France, 75 000 femmes sont violées par an et plus de 150 meurent sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon. A peine 10 % des femmes violées portent plainte et environ 2 % des violeurs sont condamnés. Le harcèlement sexuel touche 40 % des femmes en Europe. Des chiffres qui dépassent l'entendement et qui ne bougent quasiment pas d'une année sur l'autre.


Comme chaque 25 novembre, nous aurons sans aucun doute l'occasion d'entendre le gouvernement rappeler ses engagements et le premier ministre fera quelques annonces pour prouver sa détermination. Jouant dangereusement sur l'émotion suscitée par un fait divers tragique, il déclarera vraisemblablement le renforcement des dispositifs répressifs qui s'avèrent depuis des années peu efficaces. Puisque nous sommes à quelques mois de la présidentielle, nul doute que les candidates et candidats à l'élection présidentielle s'engageront également sur le terrain de la lutte contre les violences.
Parce que les responsables politiques refusent de s'attaquer réellement aux violences sexistes, les 25 novembre se suivent et se ressemblent.
Les crimes sexistes sont un fait social et politique qui nécessite un engagement qui aille largement au-delà des mesures spécifiques contre les violences. Nous ne sommes pas uniquement en présence d'une succession de faits individuels dramatiques : quand 75 000 femmes sont violées chaque année dans un pays, cela fait société. Les violences sont à la fois l'expression la plus dure de la domination qui persiste sur les femmes et le reflet d'une organisation sexuée de notre société, où femmes et hommes, s'ils ont légalement les mêmes droits, n'ont pas encore les mêmes statuts et les mêmes possibilités d'émancipation.
Les violences sexistes ne sont pas, pour l'immense majorité d'entre elles, le fait de psychopathes, de malades qu'il faudrait soigner. Elles sont le fait d'hommes que tout le monde qualifierait de "banals", pour lesquels on dirait – on l'a d'ailleurs beaucoup entendu ces derniers mois – "je le connais bien, ce n'est pas possible". Des patrons comme des employés. Des riches comme des précaires. Des Français comme des étrangers. Des noirs comme des blancs.
Les violences sexistes concernent, pour l'immense majorité d'entre elles, des femmes que tout le monde qualifieraient de "banales", pour lesquelles on dirait"tiens, je n'aurais pas pensé que…". Des cheffes d'entreprise, des mères de famille, des étudiantes, des employées ou des cadres sup. Des femmes discrètes comme des grandes gueules. Des jeunes comme des personnes âgées. Des minces comme des rondes. Des hétérosexuelles comme des lesbiennes.
Ces violences sont une honte pour notre pays. Et tant que la chape de plomb qui pèse sur elle ne sera pas levée, l'égalité femmes hommes restera lettre morte.
Que la droite refuse d'aborder les violences comme un fait social, cela se comprend aisément, elle qui n'a jamais intégré dans son programme politique l'analyse des rapports sociaux de sexe. Pour elle, les violences seraient une déviance qu'à force de réprimer, on devrait pouvoir faire disparaître. De plus, vouloirlutter contre un fait social d'une telle ampleur demande quelques moyens : pouréduquer, pour prévenir, pour accueillir, pour juger, pour soutenir les associations. Et puisque le gouvernement a fait de la rigueur et de l'austérité l'alpha et l'oméga de sa politique, on l'imagine mal annoncer des moyens financiers pour lutter contre des crimes qui au final, passent pour l'immense majorité d'entre eux totalement inaperçus. La droite fait le pari qu'annoncer en grande pompe des mesures sécuritaires ramènera sans doute plus d'électeurs du Front national.
C'est à la gauche de répondre à l'aspiration exprimée par des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens dans les différents appels lancés par les associations féministes. Luttant pour l'émancipation des individus de toute forme d'oppression, la gauche sait que les violences envers les femmes dans la sphère privée et publique sont imbriquées dans les inégalités qui existent dans toutes les sphères de la société : économique, politique et sociale. La gauche sait aussi que c'est en parlant des violences, en faisant de la domination masculine un sujet politique qu'on permettra de lever le silence et d'entendre la parole des femmes, aujourd'hui bafouée. La gauche sait enfin que si elle veut transformer en profondeur la société, elle doit faire de l'égalité femmes-hommes une priorité de son mandat.
Si le nouveau gouvernement qui arrivera au pouvoir en 2012 prend des mesures immédiates pour enfin appliquer la loi votée en juillet 2010, engage un travail massif de prévention, d'éducation et de formation des professionnels, nous pourrons peut-être nous retrouver le 25 novembre 2012 pour faire la fête. Mais pour ceci, il y a une condition indispensable : intégrer dans les logiciels politiques une analyse des rapports sociaux de sexe et affirmer la volonté de les transformer pour aller vers l'égalité. Sur ce sujet, à gauche, le travail est devant nous.

En Espagne, la cure d'austérité est loin d'être finie

Bureau de vote à Séville, le 20 novembre 2011, où l'ex-chef de gouvernement socialiste Felipe Gonzalez a choisi d'apporter son soutien au candidat socialiste Alfredo Pérez Rubalcaba.
Bureau de vote à Séville, le 20 novembre 2011, où l'ex-chef de gouvernement socialiste Felipe Gonzalez a choisi d'apporter son soutien au candidat socialiste Alfredo Pérez Rubalcaba.
Reuters / Marcelo del Pozo

Par RFI
Le gouvernement issu des urnes en Espagne hérite d'une situation économique et sociale désastreuse contre laquelle les électeurs espagnols se sont prononcés. Le futur chef du gouvernement devra imposer au pays encore plus d'austérité pour redresser la situation.

En Espagne, une personne sur cinq est au chômage et près d'un jeune sur deux. La croissance est nulle au 3e trimestre et on s'attend à ce que le pays retombe en récession en 2012, comme en 2009 et 2010.

Les banques sont plombées par les créances douteuses. Dans ce contexte, Mariano Rajoy, chef de la droite espagnole et favori pour diriger le prochain gouvernement, va devoir rassurer les marchés.

Les Espagnols n'en ont donc pas fini avec l'austérité, bien au contraire. Le gouvernement va présenter avant la fin de l'année un nouveau plan d'économies pour réduire le déficit public, déficit auquel les régions autonomes contribuent largement.

Le futur chef du gouvernement a déjà prévenu : il faudra faire des coupes partout. L'année dernière, les fonctionnaires ont vu leurs salaires réduits, les retraites ont été gelées et l'âge de cessation d'activité reporté de 65 à 67 ans.

Certains analystes estiment que l'Espagne, en dépit de ses efforts, ne parviendra pas toute seule à remonter la pente. Une aide extérieure de l'Union européenne ou du FMI pourrait s'avérer nécessaire.

vendredi 25 novembre 2011

UN BAISER PAPILLON

Je viens de regarder un film très bouleversant  et comme je sais que quelques-uns  sont en admiration devant Cécile de France je commente sur le blog.
L’effet papillon est présent dans ce film avec une prédictibilité : chaque geste des uns a une conséquence sur la vie des autres.
Les battements dans cette occasion sont la maladie, l’horloge biologique, les carences affetives, l’amour impossible, les secrets qui déclenchent les petits et grands malheurs du quotidien dans ce film choral et qui perturbent ce doux équilibre de l’espoir et de la force de la vie.



Un mélo musiqué par Angelo Badalamenti , Vivaldi et Chuck Berry.

Cécile de France  est l 'infirmière  splendide .
 Pour se mettre à pleurnicher ou non. Cela n'est pas prédictible.

PLUS INFO:
ALLOCINE
PREMIERE

mercredi 23 novembre 2011

Chez Carla

Carla m'a envoyé ça. Et moi, je suis très gentille, je sais, je veux le partager avec vous. On pourrait faire le voyage de la fin de l'année scolaire là-bas et nous héberger dans une des pièces. J'espère que vous l'aimerez.
http://www.elysee.fr/visite/

dimanche 20 novembre 2011

Cinéma français


Un week-end à la française. Cette fois on a vu deux films avec de références très françaises: Le dieu du carnage et Le gamin à vélo. Deux films absolument différents, mais tous les deux des pièces à ne pas négliger. 

Le premier est une oeuvre de Roman Polanski, basée sur une pièce de théâtre de Yasmina Reza -c'est ça la liaison française, à part une participation en la production du film. L'histoire commence avec un plan fixe d'un parc où il y a des enfants. Un des enfants frappe un autre avec un bâton. Le plan suivant montre les parents des deux enfants chez la victime à l'objet d'accorder d'une façon civilisée une solution, la plus juste et équilibrée. Mais, petit à petit, la politesse cède le passage à une confrontation acharnée. Quatre personnages de la classe haute-moyenne new-yorkaise qui agissent d'une façon repoussante. Extraodinaire l'interpretation des quatre acteurs et actrices (Kate Winslet, Jodie Foster, Christoph Waltz et John C. Reilly). Un film qui transpire l'humour et le sarcasme le plus blessant. Polanski pur et simple.

L'autre film, Le gamin à vélo, une oeuvre des frères Dardenne. Ils continuent à aborder les difficultés des enfants à croïtre dans des ambiences marginales. Il semble que ce film est la continuité de Le fils, de 2002, dix ans après. Le bébé de ce film là a grandi et son père, qui l'avait vendu à ce moment-là, continue maintenant à l'ignorer. Mais à cette fois, ils ont opté par un finale heureux, grâce à l'intercession d'une sorte de fée-coiffeuse, incarné dans le corps de Cécile de France.

samedi 19 novembre 2011

Cuca Roseta

Hier soir, je suis allé voir dans la salle CAM un concert de Cuca Roseta, chanteuse fadista extrémement suggéstive. L'atmosphère bienveillante, la voix claire à tous les régistres, une mise en scène très soigneuse, la présence imposante de l'artiste (1'80, des chaussures à talon, des bras infinis, des jambes qui rapellaient la marche majestuese de la girafe -"quelle image si peu jolie, Tancredo") ont fait de ce concert une expérience presque religieuse. (Quand on finira le français on pourrait étudier le portugais pour mieux jouir de cette artiste).

dimanche 13 novembre 2011

Le sous-titrage en France... UN DÉFICIT?

Chaque année, dans les salles françaises, sur environ 240 films français, seulement 4 sont sous-titrés pour les sourds et malentendants...
Seulement le 10 %  des DVD français sont sous-titrés en français pour les sourds et malentendants...



....et pour nous, les aprennants,  le sous-titrage est un outil pour favoriser les apprentissages.

Dans le cas d'un document sans sous-titres, l'apprenant n'a aucun moyen de comprendre le texte autrement que par la réécoute, ce qui se révèle vite limité ; dans le cas d'un document sous-titré, il n'a, en cas d'incompréhension, qu'un choix binaire : ne pas comprendre, ou lire les sous-titres.
Vidéo et autoformation
Pierre Frath
http://averreman.free.fr/aplv/num54-video.htm
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                        SOLIDARITÉ AVEC LES SOURDS ET MALENTENDANTS FRANÇAIS

« Enseigner la compréhension entre les humains est la condition et le garant de la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité. »

Edgar Morin
Sociologue français
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À propos du métier de  sous-titreur:


Il ne faut pas confondre le sous-titrage pour sourds et malentendants avec le sous-titrage français-français pour TV5 Monde. Le sous-titrage pour TV5Monde n’est pas destiné aux sourds et malentendants, mais aux apprenants de français. Il constitue un support écrit aux dialogues. Le public de TV5 Monde est un public francophone ou non francophone, vivant essentiellement à l’étranger. Les normes du sous-titrage pour TV5 Monde ressemblent beaucoup à celle du sous-titrage d’un programme étranger, au niveau du repérage, de la lisibilité, et de la ponctuation.
PLUS SUR L'IMPORTANCE  DES SOUS-TITRES

Muriel Robin "L'Addition" 1ère version (la meilleure !)



https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=explorer&chrome=true&srcid=1gRNOB0VVOtvU8q6VHBAkLK9YtRgv1nKeX8C1aO-ZFM-4QPW32T076snJmXgK&hl=es
Merci à YoupiLa5series

jeudi 10 novembre 2011

Berlin, start-up de l'Europe

Quand on demande à Ben Krauze pourquoi il a choisi d'installer sa start-up Internet à Berlin, il répond simplement : "Venez nous voir, vous comprendrez." Movie Pilot, qui gère un site d'actualité du cinéma doté d'un système de recommandations, occupe un loft de 600 m2 sur trois niveaux, lumineux, bien restauré, avec cuisine et espace détente : "Avant, c'était un studio de danse, explique Ben Krauze, nous avons gardé la peinture dorée sur les murs, ça porte bonheur. En moyenne, nous sommes une trentaine à travailler ici." Ce confort semble étonnant pour une jeune entreprise aux revenus limités, mais l'explication est simple : "Notre loyer est très inférieur à ce que nous serions obligés de payer à Munich ou à Francfort, sans parler de Londres ou de New York. En fait, si nous étions là-bas, nous serions entassés dans un local exigu - très néfaste pour la créativité et la qualité de vie."

Héritage de son histoire si particulière, Berlin est la seule métropole d'Europe occidentale à posséder des quantités de locaux sous-occupés en bon état. Pour l'économie dans son ensemble, ce n'est pas forcément bon signe. Ben Krauze rappelle que Berlin détient un autre record : "C'est la seule capitale de l'OCDE où le niveau de vie est inférieur à la moyenne nationale et le taux de chômage supérieur. Les salaires sont relativement bas ; pour un petit patron, c'est une aubaine."
Or, grâce à l'effort de l'ensemble du pays, Berlin, capitale fédérale, est une ville dotée d'infrastructures modernes, où il fait bon vivre. Elle possède un autre atout exceptionnel : sa réputation de métropole créative, artistique, ouverte aux idées nouvelles. Elle est connue de toute la jeunesse occidentale pour sa scène musicale et son mode de vie décontracté : "Berlin attire beaucoup de jeunes insouciants, un peu aventuriers, affirme Ben Krauze, capables de prendre le risque de travailler pour une start-up."
Grâce à cette situation unique, Berlin est en train de s'imposer comme un nouveau lieu de prédilection pour les créateurs d'entreprises Internet. Selon l'agence professionnelle media.net berlinbrandenburg, plusieurs centaines d'équipes de programmeurs et de designers sont en train de réinventer l'Internet - ou au moins d'imaginer l'application miracle qui leur permettra de devenir riches en un minimum de temps. Les projets sont très variés, des plus utilitaires aux plus frivoles, culturels, musicaux, caritatifs, ou relevant du pur marketing...
Roman Hänsler, 32 ans, fondateur du site de rencontres géolocalisées Aka-Aki et aujourd'hui consultant, confirme la montée de cette effervescence entrepreneuriale, tout en livrant une analyse nuancée : "La population prend conscience que cette nouvelle économie décentralisée est une chance pour la ville. Cela dit, beaucoup de jeunes deviennent entrepreneurs non par amour de la liberté, mais parce qu'ils n'ont pas d'autre choix. Ici, il y a peu de grandes entreprises classiques, donc peu d'emplois stables et bien payés pour les jeunes."
Dans ce petit monde encore très neuf, l'influence étrangère est importante. Les blogueurs les plus enthousiastes, qui décrivent Berlin comme la nouvelle Mecque de l'Internet européen, sont de jeunes expatriés américains. Travis Todd, un Californien de 29 ans, s'est installé ici pour une Berlinoise, mais il est aussi tombé amoureux de la ville. Il vient de créer le site Buddy Beers, qui permet aux internautes de payer une bière à un ami lointain - à condition que le patron du bar accepte d'être réglé par Internet à la fin du mois.
La trajectoire de Travis Todd a emprunté quelques détours : "Berlin n'est pas un grand centre financier, alors, pour trouver de l'argent, je suis retourné aux Etats-Unis." Pendant quatre mois, il parcourt la Californie à la recherche d'un investisseur, en vain : "La Silicon Valley est sursaturée, tout y est devenu trop dur, hyperconcurrentiel. Il n'y a plus de place pour expérimenter un concept tranquillement." Il rentre à Berlin et décide de se débrouiller sur place, en s'appuyant sur de petits sponsors locaux.
En parallèle, il se lance dans une autre aventure : "J'ai compris que ce qui manquait le plus à la communauté Internet berlinoise, c'était un média d'actualité en anglais, qui nous fasse connaître des investisseurs étrangers." Il décide decréer un site d'information locale, qu'il baptise Silicon Allee et trouve un peu d'argent pour commander des articles à des pigistes anglophones. Il organise aussi des réunions professionnelles dans un bar branché de la ville, qui rassemble à chaque fois des dizaines de jeunes passionnés. Pour gérer Silicon Allee, Travis Todd se fait aider par son ami Schuyler Deerman, 23 ans, originaire de l'Alabama, qui est en train de créer à Berlin une start-up baptisée Moped. Son concept reste secret en attendant le lancement. Schuyler Deerman a trouvé un investisseur à Boston et vient d'embaucher un jeune Anglais, en stage à Barcelone, qui avait très envie devivre à Berlin.
Malgré tout, l'engouement des Américains pour Berlin reste teinté de prudence, car chez les professionnels de l'Internet la ville a longtemps eu mauvaise réputation : les Berlinois sont avant tout des copycats, des imitateurs sans imagination et sans scrupules. Dès la fin des années 1990, des hommes d'affaires berlinois se sont mis à créer des clones parfaits de sites américains, malgré les risques de procès. Dans certains cas, l'original se voyait obligé de racheter l'imitation, seule façon defaire cesser cette concurrence déloyale.
Or, cette pratique n'a pas disparu. En 2010, une équipe berlinoise a lancé un site d'achats groupés baptisé Daily Deal, copié sur l'américain Groupon. Après diverses péripéties, Daily Deal vient d'être racheté par Google. Au printemps 2011, Airbnb, site américain de locations de vacances entre particuliers, a lancé une campagne pour dénoncer son clone berlinois baptisé Wimdu - ce qui ne semble pas entraverle développement dudit clone. Avec le recul, on peut remarquer que les copycatsont installé à Berlin des pôles de compétences, qui peuvent aujourd'hui servir de socle à des entreprises plus innovantes.
Berlin attire aussi ses voisins scandinaves. SoundCloud, site de partage de musiques originales, a été créé à Stockholm en 2008 par deux jeunes Suédois, qui ont très vite déménagé à Berlin. SoundCloud a ensuite suscité la naissance de nouveaux projets berlinois. L'un de ses anciens employés, Henrik Berggren, était rentré en Suède en 2010 pour créer ReadMill, un logiciel de lecture de livres électroniques permettant à ses utilisateurs de s'échanger des messages et des extraits d'ouvrages. Il trouve rapidement un investisseur à Londres, qui insiste pour que ReadMill vienne s'installer en Angleterre. Mais Henrik tient bon et retourne à Berlin. Il y retrouve ses anciens patrons de SoundCloud, qui décident alors de l'aider en investissant dans ReadMill.
Autre signe prometteur : Early Bird, société de capital-risque high-tech, installée de longue date à Hambourg et à Munich, a décidé de transférer son quartier général à Berlin.
Ici, même les geeks les plus fauchés ont une chance de lancer leur start-up, grâce au développement d'un nouveau mouvement, le "coworking". De jeunes entrepreneurs, à mi-chemin entre l'univers de l'Internet et celui de l'immobilier, ont transformé des lofts en bureaux open space équipés de meubles d'occasion et de connexions Internet. N'importe qui peut y louer un poste de travail sans formalités, pour 10 à 12 euros par jour, 150 à 200 euros par mois.
Berlin compte une quarantaine d'espaces de coworking, plus ou moins confortables. Pour aider les clients potentiels à s'y retrouver, deux amis, l'Allemand Carsten Foertsch et l'Australien Joel Dullroy, ont créé un moteur de recherche, baptisé Desk Wanted, qui recense les lieux de coworking dans le monde. Selon Joel Dullroy, ce nouveau mode de travail a toutes les vertus : "Beaucoup de free-lance, qui travaillent enfermés chez eux, souffrent de solitude et se coupent de leur milieu. Le coworking résout ces problèmes : le free-lance travaille dans une ambiance conviviale, il s'informe, fait des rencontres. Dans un second temps, l'espace de coworking peut devenir le lieu idéal pour imaginer un concept à plusieurs et monter une start-up sur place."
Carsten Foertsch et Joel Dullroy, très nomades, changent souvent d'espace de coworking. Ces temps-ci, ils sont installés au Wostel, un nouveau lieu créé dans le quartier de Neukölln par Chuente Noufena, une jeune Allemande d'origine camerounaise. Elle a une vingtaine de clients, qui lui permettent de couvrir ses frais.
La concurrence est rude, car certains espaces de coworking sont devenus des institutions. Le plus célèbre, Betahaus, s'est imposé comme un carrefour de la vie sociale pour la communauté Internet. Il propose 250 postes de travail, une grande salle pour les événements, une cafétéria... Selon Madeleine von Mohl, l'une de ses fondatrices, Betahaus compte aujourd'hui près de 200 membres, dont un tiers sont en train de lancer leur start-up : "Les équipes peuvent s'agrandir à leur guise, louerdes espaces modulables. En cas de problème, elles peuvent aussi rétrécir très facilement." Betahaus leur propose toute une gamme de services : consultations juridiques, ateliers de formation, rencontres avec les médias et des investisseurs...
En septembre, Betahaus a organisé un concours du meilleur projet de start-up. Le vainqueur, Thorsen Lüttger, qui vit à Cologne, a présenté MusicPlayr, un lecteur de musique doté d'un agrégateur et d'un réseau social. Sa récompense : six mois de loyer gratuit chez Betahaus. Sans hésiter, Thorsen Lüttger a quitté Cologne pourvenir vivre à Berlin.
Yves Eudes, pour "Le Monde" 10/11/2011