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samedi 22 février 2014

La cage en verre

« Nous vivons enfermés dans une cage de verre », soutient Michel Tournier. Une cage où nous sommes piégés mais, à même temps nous restons visibles aux autres. 

En effet, des changements sociaux importants subis depuis la première partie du XXe siècle nous ont amenés à cette situation. Un des plus importants se réfère à l’individualisation et la fin de la vie collective. Le modèle de ville finalement imposé est pensé pour la voiture, l’icône des temps actuels. Ainsi, on a assisté pendant ce siècle à l’apparition des macro-villes, avec de grandes avenues, d'hauts bâtiments avec des appartements minuscules… Ma petite maison, ma petite voiture, voici les objets de désir des esprits contemporains.  Ils ont signifié la destruction de la cellule sociale traditionnelle, c’est–à-dire la famille élargie. Par conséquent, les villages se meurent et les quartiers ont du mal à rester vivants en raison de la vogue de la maison individuelle.

Ensuite, certaines techniques modernes ont contribué à répandre la solitude réelle. À preuve, l’Internet, le courrier électronique, le whatsapp entraînent une communication virtuelle. On a la fausse apparence d’être en contact avec le monde entier, depuis la salle de travail de la maison particulière ou depuis le terminal du portable et, par contre, on ignore ce que se passe de notre côté immédiat. 

Néanmoins, il y a des opposants qui remarquent certains signaux encourageants, entre autres dans la vie culturelle, marquée par un certain regain de la fête collective, comme l’exemple des festivals d’été démontre, avec des foules importantes venues de n’importe où pour partager une communion collective.

De surcroît, on assiste de plus en plus à un grand élan caritatif, tel est le cas des campagnes de Téléthon ou de la lutte contre le cancer qui attestent la solidarité de l’opinion. 

En conclusion, l’affirmation de Michel Tournier, bien qu’elle marque notamment le sens des temps actuels, doit être nuancée par les petits indices qui nous permettent de ne pas jeter l'éponge.

Eurosceptiques

On peut être eurosceptique en 2014? Envisageant les dernières politiques de l’Union Européenne, on a envie d’enculer l’Europe, de l’envoyer en enfer. Mais, une fois la rage dissipée et la raison ayant repris les rênes, une fois l’esprit rend serein, il faut analyser en détails ce que être eurosceptique signifie. Et la meilleure manière est passer en revue ceux qui ont été réputés comme eurosceptiques. 

En premier lieu, on trouve les britanniques. En effet, dès le temps du roi Henri VIII, les affaires étrangères du Royaume-Uni ont été marquées par une politique de l’équilibre, ce qui veut dire empêcher que personne ou aucun pays menace l'hégémonie de la puissance britannique. Ainsi, ils ont regardé la constitution de l’Union Européenne comme un mal mineur et ils en sont devenus membres pour la contrôler et non pour contribuer à son succès. En effet, ils participent seulement des politiques que les rendent des bénéfices, tandis qu’ils restent dehors d’autres qui les restreignent leur capacité de décision, par exemple, l’espace Schengen, la monnaie ou la souveraineté  sur la politique économique et la régulation du travail.

En second lieu, la droite nationaliste. Le Front National en France, la droite du parti torie au Royaume-Uni, les partis néonazis en Allemagne et d’autres similaires dans différents pays, s’opposent à une Union Européenne qui signifie la disparition de les essences patries, diluées dans une supposée identité européenne. 

Et finalement, la gauche radicale, qui voit l’Union Européenne comme la gardienne des essences néolibérales. Le projet de Constitution européenne en 2004 sacralisait le modèle économique libéral, mais la victoire pyrrhique que supposa le « no » vainqueur en France et en Hollande, empêcha de la graver dans la pierre pour le futur. Et je dis « pyrrhique » parce que le Traité de Lisbonne a finalement introduit une bonne partie des réformes prévues sous une formule moins formelle mais également efficace.

Alors, face à l’ensemble de ces approches et en tenant compte de l’importance des questions traitées, je crois, cette fois et sans que cela constitue un précédent, qu’il faut voter pour une Europe alternative, une Europe qui écoute les citoyens, principalement ceux qui souffrent d’ une situation, la plus douloureuse, la pauvreté et la marginalisation.