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mercredi 13 août 2014

Limónov

Limónov est le titre du dernier livre d’Emmanuel Carrère, qui lui a remporté le Prix des Prix, le plus fastueux de la littérature française. L’histoire est passionnante, celle d’un personnage réel, Edouard Limónov, un poète, écrivain, aventurier, politicien, criminel, révolté, « terroriste », « héro »… Et c’est ça que la fait passionnante, sa vie, la multiplicité de facettes et rôles que ce personnage a joué ailleurs. 
Mais, malgré cette variété qui pourrait nous faire penser à un esprit vaporeux et fluctuant, bien au contraire, ce qu’impulse toute sa vie est la volonté de devenir un héro couronné par la gloire, de sucer la moelle osseuse de la vie, soit les femmes, soit les livres, soit la guerre. Le succès qu’il envie est celui des écrivains fameux, des grands soldats, des leaders, des séducteurs des masses. Un personnage controversé qui n’a pas renoncé à la violence, à la cruauté et qui a vécu profondément l’envie, la rage, la haine. 
Ce que nous inspire, ce n’est pas de la bienveillance. On le craint, on l’aime. On le refuse, on le respecte. On le condamne, on le comprend. Nous avons été élevés dans le respect des autres, dans les bons sentiments, jamais blesser les autres, toujours prêts à aider ceux qui souffrent, même si ceci signifie l’abandon ou la répression des désirs les plus intimes. Vraiment, ils sont peu ceux qui poussent la volonté de vivre selon leurs principes et croyances jusqu’au bout. Et Limónov a été un des ces types.
Emmanuel Carrère a écrit une biographie à la fin, mais mêlée de réflexions personnelles sur la politique, l’ambiance des cercles littéraires, ceux des émigrés russes en France, lui-même un personnage marginale de l’histoire racontée. Une histoire fortement contextualisée, où transitent Eltsine, Poutine, Arkan, Milosevic et une bonne partie de l’histoire de l’Europe.


mardi 12 août 2014

Une rencontre... avec Sophie Marceau

“Une rencontre”, avec et pour Sophie Marceau, est un film absolument dédié à exalter la figure de l'actrice. Il nous rend un ensemble d'images dont nous nourrirons nos rêves pendant plusieurs semaines. L'actrice nous montre un éventail accablant de grimaces et des gestes -souriante, triste, fachée, séduisante, burlesque- qui fera les délices de ses admirateurs. 

L'histoire , à son côté, est décevante, une autre histoire d'amour insatisfait, de désir réprimé par des contraintes morales bourgeoises, la sauvegarde de la famille -“mon seul tabou, ce sont les hommes mariés”, dit la protagoniste, récemment sortie d'une relation amoureuse-, qui n'empêche pas les amants de rêver d'une tel situation. Mais, où est vraiment le “mensonge”, la “trahison”? Au moment de l'acomplissement de l'acte sexuel, dès le moment où commence le désir, ou au procès de séduction, conscient ou pas -les premier mots, les sourires, les regards mutuelles-?

En tout cas, l'attitude de la protagoniste peut être plus rationnelle et honnête que celle de l'homme, vue qu'elle puisse obéir simplement à une restriction fonctionnelle, empêcher des complications supplémentaires. Mais l'homme, il rénonce à matérialiser ses rêves par peur, par lâcheté. Peur à perdre son status, peur à n'être pas à l'hauteur d'un amour fou et passionné, il préfère la rencontre furtive, cachée, condamnée infailliblement à la défaite.

En conclusion, un film raté, mais qui nous offre la possibilté de jouir des images incontournables de Sophie Marceau et seulement pour cette raison, un film hautement recommendé.