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lundi 14 février 2011

Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen face à face et d'accord sur rien

LEMONDE.FR avec AFP | 14.02.11 | 14h05 • Mis à jour le 14.02.11 | 16h50


Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.AFP

Qu'allaient pouvoir se dire Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen dans le débat annoncé comme un événement par BFM TV et RMC, ce lundi ? Sur quoi s'opposeraient-ils ? Les deux opposants trouveraient-ils éventuellement des points d'entente ? La présidente du Front national et le dirigeant du Parti de gauche se sont affrontés de façon nette, pendant une heure. Ils ont eu des passes d'armes, programme contre programme, notamment sur l'Europe ou l'immigration. Marine Le Pen a principalement reproché à Jean-Luc Mélenchon d'avoir fait partie du "système", rappelant qu'il a été "trente ans au PS". Le sénateur lui a rétorqué cet argument : "Vous n'avez jamais servi à rien."
"UN RABATTEUR POUR DSK ET AUBRY"
"Pendant que vous étiez ministre (...) je ne vous ai pas entendu vous élever contre" les privatisations, a accusé Marine Le Pen, citant Thomson Multimédia, les Autoroutes du Sud, Aérospatiale... "Ne venez pas nous dire aujourd'hui que vous êtes un rebelle à ce système et que vous allez apporter des solutions. Vous avez accompagné tout cela et vous allez continuer à accompagner tout cela", a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen a aussi cherché à dépeindre Jean-Luc Mélenchon en sous-marin du Parti socialiste pour les élections : "Les ouvriers ont parfaitement compris que M. Mélenchon était un rabatteur pour DSK et Aubry", a-t-elle affirmé.
La nouvelle dirigeante du Front national a aussi cherché à se montrer plus jeune ou morderne que son adversaire : "Vous êtes un peu la Yvette Horner de la politique", a-t-elle lancé à l'eurodéputé, rapporte LeParisien.fr.

"VOUS NE SERVEZ STRICTEMENT À RIEN"
Jean-Luc Mélenchon, lui, a reproché à Marine Le Pen de diriger un parti d'éternelle opposition, non constructive ou irréaliste : "Vous, ça fait quarante ans que vous existez, vous ne servez strictement à rien, (...) vous n'avez jamais servi à rien, à part amener la haine." "Madame Le Pen, je vous confirme un point : contre vous, on fera tous bloc à gauche", a ajouté l'eurodéputé. Sur sa relation au PS, en vue de 2012, il a rétorqué : "Si DSK est candidat, je serai en tête au premier tour" pour la gauche, tout en ajoutant qu'il pensait que "Dominique Strauss-Kahn ne sera pas candidat".
Sur le fond, les deux candidats pour 2012 se sont opposés : "En tant que militant du programme commun, par la victoire que nous avons obtenue en 1981, c'est à nous et à personne d'autre qu'on doit la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés, la dépénalisation du délit d'homosexualité, la fin de la peine de mort", a lancé Jean-Luc Mélenchon.
DÉSACCORDS SUR L'IMMIGRATION ET LES SALAIRES
Sur l'immigration, Marine Le Pen a affirmé que l'immigration déstabilise "notre système de protection sociale". Interpellé sur le fait qu'elle peut aussi créer une pression sur les salaires à la baisse, Jean-Luc Mélenchon a répliqué qu'il faut justement pour cette raison "régulariser tous les travailleurs sans-papiers".
Sur l'Europe, chacun a marqué sa différence : Marine Le Pen a accusé l'euro d'avoir "asphyxié" le pouvoir d'achat, alors que Jean-Luc Mélenchon a défendu l'idée d'une nécessaire harmonisation des systèmes fiscaux, plaidant pour un "smic européen".
Si l'un et l'autre ont défendu le principe de la laïcité, Jean-Luc Mélenchon a souligné que les deux candidats divergeaient sur la question de l'islam, accusant la présidente du Front national de faire une fixation sur ce sujet en oubliant les autres religions : "Dans ce pays, il n'y a pas de problème avec l'islam", a notamment dit M. Mélenchon.

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