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vendredi 14 octobre 2011

L'UE est morte, vive la zone euro?

C'est l'un des paradoxes de la crise des dettes souveraines. La violence de la bataille engagée avec les marchés a déjà fait une victime collatérale : l'Union européenne, dont l'agenda est désormais rythmé par la crise non moins existentielle qui ébranle l'Union économique et monétaire. Signe révélateur : le prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro, dimanche 23 octobre, occultera comme jamais la réunion, quelques heures plus tôt, des vingt-sept dirigeants européens.
Les deux sommets ont déjà dû être reportés de quelques jours en raison des tractations en cours au sujet du sauvetage de la Grèce, et du plan de recapitalisation des banques de la zone euro. Mais il en est ainsi dans une Europe qui fonctionne chaque jour un peu plus à deux vitesses : d'un côté, les dix-sept Etats de l'Union monétaire emmenés par l'Allemagne et par la France ; de l'autre, les dix qui n'en sont pas encore, ou n'en seront jamais, Royaume-Uni en tête.
L'Europe des Vingt-Sept paraît plus que jamais en panne, comme paralysée par les turpitudes de son avant-garde monétaire. Le marché unique est sous pression face au retour des discours protectionnistes, ou souverainistes. Sur fond de montée en puissance des forces populistes, la paralysie va bien au-delà du seul terrain économique, comme le montrent la remise en cause de l'espace Schengen de libre circulation des citoyens, ou la lassitude envers l'élargissement.
La diplomatie des Vingt-Sept est balbutiante, en dépit des innovations apportées par un traité de Lisbonne lui-même très vite dépassé par les événements. Herman Van Rompuy, le président stable du Conseil européen depuis à peine deux ans, est d'ailleurs en passe de se faire élire à la tête de la zone euro, comme pour entérinerle glissement en cours.
Après deux ans de crise des dettes souveraines, la zone euro est, il est vrai, au centre des préoccupations. Elle tremble comme jamais sur ses bases, mais ses Etats membres ont pris conscience que leur survie dépend, avant tout, d'un sursaut d'intégration. Comme si le grand corps malade européen se concentrait sur son coeur, la monnaie unique, quitte à délaisser sa périphérie. Même le Royaume-Uni, qui craint par dessus tout l'éclatement de l'Union monétaire, plaide pour un sursaut d'intégration de la part de ses voisins continentaux.
Eclipsées par l'aggravation de crise, les avancées en la matière sont d'ores et déjà tangibles. En échange d'un effort inimaginable de solidarité, la chancelière allemande Angela Merkel est non seulement en train d'imposer une cure d'austérité sans précédent au continent, mais aussi une coordination toujours plus forte des politiques budgétaires menées par les Etats de l'euro.
La récente réforme du pacte de stabilité et de croissance n'est qu'un avant-goût du gouvernement économique que les Allemands appellent désormais, comme les Français, de leurs voeux. "Ce n'est pas parfait, mais c'est un progrès", a commenté Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, dont le mandat s'achève le 31 octobre.
José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, a proposé, mercredi 12 octobre, d'accroître encore la surveillance des pays sous assistance financière, ou en déficit excessif, afin de les obliger à modifier leur projet de budget, en utilisant à plein les dispositions des traités européens qui permettent à la zone euro de s'organiser en son sein à partir de ses propres règles. L'enjeu est de taille pour la Commission, qui doit se battre, au nom de la défense de la méthode communautaire, pour éviter d'être marginalisée dans cet univers en mutation.
Au-delà, l'Allemagne plaide pour une nouvelle réforme des traités, voire un arrangement entre les seuls pays de l'Union monétaire, afin d'en renforcer encore la discipline collective. L'une des options examinées serait de faire sauter la règle de l'unanimité entre les Dix-Sept, pour accélérer, entre autres, la convergence des politiques fiscales, ou faciliter l'usage des instruments de sauvetage mis en place sous la pression des marchés depuis bientôt deux ans.
Les idées fédérales, enterrées depuis le double "non" au projet de Constitution en France et aux Pays-Bas en 2005, ont de surcroît trouvé une seconde jeunesse, dans une partie de la droite européenne, mais surtout à gauche. Les finalistes de la primaire socialiste, François Hollande et Martine Aubry, plaident en faveur de la création d'eurobonds et d'une mutualisation des dettes européennes, tout comme le Parti social-démocrate allemand.
Le fonctionnement de cette Europe à deux vitesses suscite des tensions inédites entre les Dix-Sept et leurs voisins. Frustrés de ne pas assister aux réunions de l'Eurogroupe, les dirigeants polonais - lesquels assurent ce semestre une présidence tournante des Vingt-Sept désormais inopérante - ont multiplié les mises en garde sur l'état de l'Union monétaire, quitte à amplifier la cacophonie.
Le Royaume-Uni n'est, de son côté, pas prêt à faire preuve de solidarité avec des voisins dont les déboires agissent comme un puissant repoussoir pour David Cameron et ses troupes. Au nom de la défense de la City, il refuse ainsi l'un des projets phares défendus par Berlin et Paris : la création d'une taxe sur les transactions financières. Une attitude qui risque d'accentuer encore le clivage entre les deux Europe.

3 commentaires:

Chimo G. a dit…

Membre de l’Union européenne de 1973, le Royaume-Uni n’a pas encore adhéré à la monnaie unique européenne, l’euro. Les relations économiques sont traditionnellement fortes avec les États-Unis et les pays du Commonwealth.
Trouvé dans Wikipedia
On ne peut pas cacher ça.

Chimo G. a dit…

Le système bancaire britannique jouit de sa position à côté de l'euro : il en bénéficie sans être dedans.
Aussi Wikipedia
Il est connu de tous ...

Álex P.M. a dit…

Le Royaume-Unie c'est la Perfide Albion, il ne veut plus l'Europe que pour gagner de l'argent. Je n'aime pas la langue anglaise, je n'aime pas la gastronomie anglaise et je n'aime pas la méteo terrible de la Grande-Bretagne.