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jeudi 18 novembre 2010

Ignacio Ramonet à la CAM d'Alicante

Lundi dernier, je suis allé voir Ignacio Ramonet qui faisait une conférence à propos d'un séminaire sur la biodiversité organisé par la CAM. Il a fait un résumé, une synthèse, de la situation actuelle à la planète. Bien qu'il n’ait raconté rien à nouveau, il a eu la capacité d'intégrer dans un discours cohérent des informations diverses. Il a différencié dans son exposé quatre panneaux ou quatre damiers d'échecs (si on utilise la métaphore qu'il a fait) où on se joue la partie de la civilisation, à savoir: le damier de l'écologie, le tablier de l'économie, le panneau de la géopolitique et, finalement, ce-ci de la société. Chacun a leurs propres caractéristiques mais tous sont interconnectés, à la manière de ce jouer d'échecs qui joue une partie collective sur différentes tablettes.

Au damier de l'écologie, il y a deux défis fondamentaux: le réchauffage globale et la perte de la biodiversité. Le réchauffage menace l'ensemble de la planète avec des effets encore insuffisamment connus: l'extrêmement des phénomènes atmosphériques, la disparition des aires les plus basses avec des conséquences sur la population qui y habite... La perte de biodiversité a acquis un grade si grand qu'on parle même d'une extinction, comme des autres qui ont été subies par la planète. Mais il y a une différence essentielle: la cause de celle-ci est l'activité humaine. On calcule qu'un tiers de la vie marine est en train de disparaître aujourd'hui. La biodiversité assure les ressources nécessaires pour la nutrition et pour les remèdes contre les maladies. Le nombre d'espèces qui disparaissent chaque jour on les calcule par milliers. Plus encore, un nouveau phénomène est apparu au début de ce 21ème siècle. La lutte par des ressources insuffisants, les guerres écologiques: Darfour, un aspect de la guerre entre israéliens et palestiniens ou la guerre de l'eau en Espagne.

Au tablier de l'économie, on vit une crise économique de résonances globales. Elle a commencé comme une crise immobilière, après elle est devenue une crise financière, avec une date précise, le 15 septembre 2008, le moment de la chute de la banque Lehmann Brothers et, finalement,l'extension pour tout le système économique. Le modèle productiviste qu'on se pensait indéfini jusqu'à les années 70s est maintenant en panne. Liée à cette crise économique, il y a la crise de l'énergie, avec la fin prévue des combustibles fossiles, en plus, le risque de l'énergie nucléaire. L'État du bien être qui avait été bâti depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale a été attaqué depuis l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher au Royaume Uni (1979) et Ronald Reagan aux États-Unis (1980). Les mots "privatisation" et "libéralisation" ont été inventés à ce moment-là et, plus récemment, celui de la "globalisation" (on parlera de la biodiversité et le langage à la conférence de Manuel Rivas, jeudi). Néanmoins, les solutions essayées ont été diverses. Tandis que les EU de monsieur Obama et le gouvernement du Japon ont décidé intervenir à l'économie selon la doctrine néokeynessiene, l'Union Européenne a opté par une politique restrictive.

Par rapport à la géopolitique, après la chute du mûr de Berlin on pensait que les États-Unis deviendront le gendarme planétaire, on parlait alors d'un monde unipolaire. Mais la réalité est têtue et n'a pas suivi les chemins marqués par les analystes. En effet, on assiste aujourd'hui à l'apparition des nouveaux protagonistes sur la scène mondiale: les pays émergents, les pays BRIC (le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine). Le G-7 est devenue le G-20, une institution sans aucune légitimité démocratique. Dans ce cirque, les États-Unis continuent à être une grande puissance, mais pas la seule et, en plus, avec sa réputation abaissée. Ils n'ont pas réussi à gagner aucune guerre dont ils sont impliqués aujourd'hui: Iran, Iraq, Afghanistan, le Prochain Orient, l'Amérique du Sud... Aujourd'hui, il y a des conflits mais pas entre des états. Ce sont des conflits qui opposent des États contre des organisations non gouvernementales armées: les talibans, Al-Quods...

Et pour finir, le panneau de la société. Les conséquences de tout ça qu'on vient de parler peut être résumés avec quelques chiffres:
- Il y a 2.000 millions de personnes qui vivent avec moins de 2$ par jour. Les vaches de l'UE reçoivent une subvention de 4$ par jour.
- pour éradiquer la pauvreté extrême on aurait besoin de 13.000 millions de dollars par an. La même quantité qu'on dépense pour acheter de parfums.
- Haïti aurait besoin de 1.000 millions de dollars pour reconstruire le pays. Les EU ont injecté 600.000 millions de dollars à son économie pour la réactiver. L'UE prévoit 100.000 € pour aider l'Irlande. Avant, elle avait dépensé 113.000 € pour sauver la banque grecque.
Les victimes de cette situation sont les pauvres et, parmi eux, particulièrement les enfants et les femmes.

Quelle est la solution? Ramonet nie la possibilité de retourner à des expérimentations tels que les régimes totalitaires du 20ème siècle. Mais on réclame la nécessité d'imaginer, de rêver un monde plus juste. Il y a, à son avis, quelques actions possibles: la taxe Tobin ou similaire, la taxe sur les activités contaminantes, la suspension de la dette externe des pays pauvres (on dit que le Nord subventionne le Sud, mais c'est à l'inverse, les intérêts de la dette voyagent dès les Sud vers le Nord), l'interdiction des paradis fiscales... D'ailleurs, il faut suivre avec attention les expériences de pays tels que la Venezuela, l'Équateur ou la Bolivie, systématiquement cachés et disparus des pages des médias.

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