Vous allez rencontrer un petit et ancien connu

Tous nous avons un cousin avec qui nous avons parcouru les premiers pas de la sexualité, avec qui nous avons bien rigolé, à l'adolescence. Ce cousin avec qui nous nous sommes plongés dans les profondeurs de la philosophie existentiel du quotidien: des longues soirées en bavardant sur le devenir, le chaos, le destin, l'identité... Ensuite, les circonstances de la vie nous ont séparés, physiquement et mentalement. Mais, chaque année, il vient nous rejoindre et nous l'accueillons affablement, sans grand bruit, comme une habitude bien installée à notre routine: "le cousin est venu; il faut aller le voir". Le discours est toujours pareil, bien connu; la sensation, bienveillante, confortable.

Donc, le cousin est venu à nouveau. Woody Allen nous rend visite une autre fois avec son avant-dernier film Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (You will meet a tall dark stranger). Le sujet, le même toujours, les relations humaines, avec des (des)amours, des petites trahisons, des grands mensonges, des auto-mensonges, des échecs, des déceptions... La mise en scène est une oeuvre chorale, avec une pile d'entrées et sorties, très théâtrale, mais bien jouée, harmonieuse, comme un petit vals exécuté par des personnages mi-tendres, mi-cons, comme nous. En fin, les dialogues, impayables. Et la musique, fondamentale.
Et voilà, si vous avez envie d'une soirée paisible, allez voir le Cousin, il est revenu.